Initiative de Fedasil, en collaboration avec Caritas International, le principe du « community sponsorship » fait partie du programme plus large de réinstallation. Celui-ci – chapeauté au niveau international par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) – consiste à transférer des personnes qui ont trouvé refuge dans un État tiers, comme par exemple dans un camp de fortune au Liban, vers un pays qui leur a accordé un droit de séjour permanent. Dans ce cas-ci, la Belgique.[1]
Quel rôle joue le community sponsorship dans l’accueil des réfugié-e-s ?
Anne Dussart : Depuis 2013, la Belgique est partie prenante au programme de réinstallation. À ce jour, nous pays a accueilli plus de 3.000 personnes réinstallées. À nos yeux, ça pourrait être bien plus. Nous faisons donc du plaidoyer en ce sens et tentons de faire augmenter ce chiffre. Le community sponsorship est une manière d’atteindre cet objectif.
Ce modèle d’accueil, le community sponsorship, se distingue du trajet standard de la réinstallation par la façon dont les personnes sont accompagnées en Belgique. Celles-ci vont immédiatement être accueillies par une communauté, c’est-à-dire un groupe d’accueil. Grâce à cela, elles peuvent démarrer leur intégration dès le premier jour en Belgique et ne doivent pas passer par un centre collectif ou par une initiative locale d’accueil (gérée par les CPAS). Ici, les familles réfugiées sont directement entourées par une groupe qui les aide dans leur parcours d’intégration et ce, dès leur premier jour en Belgique.
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Combien de personnes viennent en Belgique via ce parrainage ?
Anne : Mis en pause l’année passée à cause du Covid, on espère vraiment que le programme de réinstallation va redémarrer en 2021. Ça a d’ailleurs été promis par le Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, M. Mahdi. Au maximum 1.500 personnes[2] devraient arriver, dont une petite partie sera accueillie selon le modèle du community sponsorship.
Ce modèle est-il garant d’une meilleure intégration en Belgique ?
Anne : Oui, j’en suis persuadée. On constate très vite que ce modèle permet aux familles réfugiées d’aller plus vite dans leur intégration grâce à toutes les personnes qui les entourent. Je pense par exemple aux cours de français, aux scouts, à l’école,… Et cela se confirme déjà pour les trois familles accueillies à Beloeil, Roeselare et Binche.
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Qu’est-il attendu concrètement de ces communautés locales ?
Anne : Comme son nom l’indique : il s’agit donc d’une community, une communauté ou un groupe de personnes. Elle s’engage à faire du sponsorship, du parrainage donc, d’une famille réfugiée. La notion de parrainage peut prendre plusieurs formes, mais l’indispensable est la mise à disposition d’un logement pour une durée d’un an minimum. Car c’est là que se trouve la plus grande difficulté des réfugiés en Belgique : le logement. Concrètement, cela signifie que la communauté prend partiellement en charge le loyer et contribue à la garantie locative, aux petits frais, au mobilier,… Le premier mois du CPAS[3] se fait souvent attendre car la mise en ordre de toutes les obligations administratives met un peu de temps. Là aussi, on demande au groupe d’accueil d’aider autant que possible la famille pour qu’elle puisse répondre aux premières nécessités.
En dehors de cela, il y a tout ce qui concerne l’accompagnement à l’intégration : guider vers des services existants pour apprendre la langue, avoir accès à une profession, chercher un emploi,… Là aussi, on compte sur les sponsors pour soutenir la famille. Et enfin, pour l’ancrage local : chercher des activités qui leur permettront de mieux s’intégrer dans la communauté et de développer leur propre réseau social.
Quelles sont les questions qui parviennent à Caritas ?
© Fedasil – A l’arrivée des premières familles, l’équipe de Caritas International est présentes pour assurer le bon déroulement du premier contact entre les familles et les groupes d’accueil.
Anne : Le rôle de Caritas est très clair : on est intermédiaire. On est l’entre les deux. Avant l’arrivée en Belgique des familles, on coache et prépare les groupes locaux. Une fois qu’elles sont en Belgique, on sert aussi d’entre deux pour toutes les questions, d’ordre administrative ou autre. On met ainsi l’expertise de l’équipe de Caritas à disposition. On a des personnes qui accompagnent et forment les groupes d’accueil en physique mais aussi via un helpdesk. On fait tout pour soutenir les groupes là où c’est nécessaire : pour aider par exemple avec le CPAS, l’inscription à l’école,…
Formez, vous aussi, un groupe d’accueil solidaire
À travers la Belgique, Caritas s’engage à offrir une alternative sûre et un nouvel avenir à des familles syriennes vulnérables. Sans votre solidarité, rien de cela ne serait possible : investissez-vous aux côtés d’une famille de personnes réfugiées en formant un groupe d’accueil solidaire et avec votre communauté, changez leur vie ! Plus d’infos.
N’hésitez pas à vous porter candidat-e comme groupe d’accueil et à demander des informations complémentaires par ici.