Coup de projecteur : ‘Népal, une panoplie de projets’

Caritas International Belgique Coup de projecteur : ‘Népal, une panoplie de projets’
29/07/2014

Hermien Wittouck, chargée de projets de réintégration chez Caritas International, est allée au Népal pour visiter les projets de plusieurs personnes qui sont retournées. Coups de projecteur sur les projets-retour vers ce pays.

Instabilité politique

Après la fin de la guerre civile en 2006 et l’abolition de la monarchie en 2008, de nombreuses personnes sont retournées volontairement au Népal, bien que le pays soit marqué encore aujourd’hui par une grande instabilité politique. En effet, la tentative de former une nouvelle constitution a été arrêtée après quatre ans de négociations sans succès en 2012. Les élections à la fin de 2013 n’ont pas pu apporter de solution. En raison de cette situation politique, les entreprises ne sont guère enclines à investir au Népal, qui reste à ce jour l’un des pays les plus pauvres d’Asie, en contraste avec les pays voisins que sont l’Inde et la Chine. Néanmoins, un certain développement est à noter vu la construction de nombreuses routes, la prise de conscience croissante de l’importance de l’éducation et les investissements visibles dans de petits projets économiques, entre autres grâce au soutien financier de la diaspora.

Projets novateurs

Pour la grande majorité des personnes qui retournent volontairement au Népal, l’investissement dans une petite entreprise est l’une des meilleures options. De cette façon, ils s’assurent d’un revenu sur une base autonome. Par rapport à la précédente visite en 2009, nous avons constaté que des projets de plus en plus divers sont lancés. Nous avons, par exemple, vu une société de traitement de l’eau, une agence de voyage, un restaurant, une laiterie, une scierie ou encore une maison d’hôtes. Des projets plus classiques comme des fermes de poulet ou des épiceries continuent à être implémentés par les personnes retournées. L’expérience montre qu’il est plus durable de mettre en œuvre un projet novateur avec des taux de réussite plus élevés, basé sur l’expérience et les connaissances, que d’opter, par exemple, pour une épicerie qui semblerait être l’option la plus simple ou moins cher a priori. Comme il est de plus en plus difficile de lancer sa propre affaire en raison de la hausse des prix que ne suivent pas les niveaux de revenus, de nombreuses personnes retournées au pays font dès lors le choix d’investir dans un projet conjointement avec un ami ou un membre de la famille.

Des échos positifs

Plusieurs personnes ont indiqué que l’expérience de la migration leur a ouvert les yeux et leur a fourni de nouvelles idées qu’ils ont pu mettre à profit lors de leur réintégration. Badri a appris, par exemple, à connaître le style de vie en Belgique et a pu utiliser cette connaissance pour son agence de voyage. Bikranta a pu appliquer de nouvelles idées inspirées de son séjour en Belgique dans son atelier de couture et de vêtements au Népal. Il a notamment réalisé que la conception et la vente de vêtements n’est pas nécessairement une profession inférieure, contrairement à la perception générale au Népal. Man Bahadur a démarré une entreprise de traitement de l’eau avec un collègue. A partir du blé qu’il plante sur les terres environnantes, il produit aussi des nouilles, qu’il vend au Népal et exporte maintenant aussi vers la Belgique grâce à ses contacts.

Ces personnes s’en sortent bien. Néanmoins, il n’est pas toujours facile de faire face aux dépenses de tous les jours. Au Népal, les coûts pour l’éducation et la santé sont très élevés. Quelques écoles et hôpitaux publics sont disponibles, mais ils sont de moindre qualité et offrent peu de garanties d’emploi ou de bon traitement médical. Par conséquent, les Népalais sont presque obligés de choisir des établissements privés plus coûteux, s’ils en ont les moyens. Leur réinsertion est donc de plus en plus complexe et elle est influencée par plusieurs facteurs.

Caritas Népal

Nous avons remarqué l’importance d’un bon soutien social, immédiatement après le retour, et aussi dans les mois et les années qui suivent. Durant les premières semaines, Caritas Népal donne l’opportunité aux personnes retournées de réfléchir à ce qu’ils veulent faire et procède ensuite à l’analyse de la viabilité de leur plan avec eux. Dans les mois suivants, ils se rendent auprès des personnes retournées pour continuer à les soutenir et à les motiver. « C’était très prenant de pouvoir écouter ces histoires colorées et nuancées sur leurs expériences en Belgique et au Népal, grâce à l’implication de Caritas Népal et leur relation étroite avec les personnes retournées au pays », commente Hermien Wittouck.

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